Et au milieu coule une rivière

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Dans mon dernier message, je vous parlais des moments rares et précieux que nous vivons à l’improviste.
Quand j’ai posé le pied dans la rivière, c’est mon corps tout entier qui a été envahi par une sensation de fraîcheur, fort bienvenue.

Le soleil avait dépassé depuis un moment déjà la crête de la colline et ne mordait plus ni l’eau ni l’air de ses rayons.  Je suis resté là, un moment, un pied dans l’eau et l’autre sur la berge, à me laisser gagner petit à petit par le désir d’avancer.  Mon neveu s’ébattait un peu plus loin dans une anse naturelle faisant office de piscine dans laquelle l’eau était un peu plus profonde et permettait de nager avec les chiens sans risquer de se tordre les chevilles sur les galets tapissant le fond de la rivière.

Sortant de ma torpeur méditative, je m’avançais prudemment dans le courant et laissais mon corps s’enfoncer dans l’eau petit à petit, en frissonnant au passage des endroits les plus sensibles, tout en essayant de garder mon équilibre en marchant sur les pierres instables.

Arrivé à peu près au milieu de la rivière, je m’allongeai dans le courant.  Le fond était suffisamment haut à cet endroit-là pour que je puisse encore sentir les galets sous mes omoplates tout en me laissant porter par le flux de la rivière.  Je m’étirai alors sur le dos et laissai reposer ma tête dans l’onde.
Je fermai les yeux et coupai ainsi à la fois le son et l’image.  

Je n’entendais plus que les bruits aquatiques des pierres qui roulent, des aboiements des chiens plus haut près de la plage, de l’eau qui passait contre mes oreilles.  Et je me laissais porter par le courant, perdant avec jouissance toute notion du temps, de l’espace et du mouvement.
Je me sentais tournoyer lentement au gré des caprices de la rivière, les bras en étoile, tous les sens en sommeil, laissant le monde extérieur s’évanouir lentement dans une sensation ouatée et m’abandonnant au flux de l’eau, imaginant qu’il me traversait en emmenant avec lui les courbatures de la randonnée, les stress de l’époque, et toutes les pensées hors de l’ici et maintenant.

J’en étais à ce point-là de mon lâcher prise lorsqu’une chose extraordinaire s’est produite.  Ma petite chienne, habituellement si craintive de l’eau, est venue me rejoindre à l’endroit où j’étais, à plusieurs mètres du rivage.  Etait-elle inquiète, interrogative, de me voir abandonné là, sans mouvement ?  A-t-elle agit sous le coup d’un réflexe ou d’un dressage acquis dans sa vie d’avant nous ?  C’est impossible à dire, bien entendu.  Mais le fait est qu’elle est venue jusqu’à moi, a mordillé ma main, et s’en est retournée en courant sur la sécurité de la plage une fois sa mission accomplie, lorsque, sous le coup de la surprise, j’ai ouvert les yeux et me suis relevé.

Si mon été tout entier pouvait se concentrer en un seul point, je choisirais ces minutes-là, sans l’ombre d’une hésitation : un pur moment de lâcher-prise, de nettoyage intérieur, pendant lequel j’ai pu laisser filer tout ce qui me nouait l’esprit et le coeur, tout en ayant la surprise d’être en fait l’objet d’une vigilance fidèle et présente.  
Seul, et j’adore ma solitude, sans être isolé, et je déteste l’isolement.  
Libre et en lien. 
Léger et ancré.

En me relevant et en me dirigeant vers la berge, je revenais à la réalité, certes, mais un peu plus centré, un peu plus riche, un peu plus détendu.

Et vous, quel est votre moment ressource de l’été ?

  • Quelle est cette pépite dont vous allez pouvoir vous nourrir dans les semaines qui viennent pour faire fi des contraintes nouvelles, des anxiétés anciennes, des défis renouvelés qui se présentent déjà ?
  • Quelle est cette pâtisserie sensitive que vous allez pouvoir partager avec vos familles, vos équipes, vos partenaires internes et externes, vos interlocuteurs, au-delà des masques et des distances physiques et sociales ?
  • Où est née cette étincelle de créativité qui va pouvoir venir illuminer votre rentrée, vous donner du coeur à l’ouvrage et relancer la machine avec vigueur et plaisir ?


Et n’oubliez pas : tout athlète, que sa discipline soit la course à pied, le lancer de poids, le marathon ou le business, a besoin de s’échauffer avant de se mettre en mouvement.
Vous me connaissez, je n’hésiterai pas à venir vérifier, jusqu’au milieu de la rivière, que vous allez bien, prêt à vous ajuster à ce qui viendra et en forme pour la suite de cette année si particulière durant laquelle, plus que jamais, nous devons tous « choisir la différence que nous voulons faire » selon les mots de Jane Goodall.
Je suis heureux de vous y retrouver. 
Avec toutes mes amitiés,

Franck

PS :  

  • À la demande de certains d’entre vous, je prévois d’ouvrir un autre groupe de pairs dirigeants.  Un espace pour échanger entre dirigeants (quatre au maximum), se co-développer, prendre de la hauteur et respirer, tout cela au service de son entreprise et de sa propre santé psychique. Le principe est exposé [ici]. Il reste quelques places. Ecrivez-moi pour toute information complémentaire ou inscription
  • En ces temps de grande confusion, ne négligez pas non plus votre propre équilibre personnel.  Ce n’est pas en vous sacrifiant que tout ira mieux et votre intégrité psychologique est indispensable à votre organisation. Votre espace ressource et de respiration, c’est [ici]

Amicalement,

J’ai eu la chance de vivre un de ces moments pendant l’été et j’ai beaucoup pensé à vous.  Je ne résiste pas à vous en faire part.

Avant de sauter à pieds joints dans l’action, offrez-vous peut-être encore une fois le plaisir de sentir ce reste de langueur estivale dans les articulations et les muscles. Elle sera sans doute votre meilleure compagne et la source de votre énergie dans les mois à venir.

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